L'UNIVERS

 

La pièce a tout à voir avec l’histoire, avec la société dans laquelle elle s’inscrit : non pas sur le mode de la reproduction ou de la caricature, mais comme « reconstruction », c’est à dire d’un détour par une fiction, un conte (celui d’un vieil homme qui attend), qui puisse donner au monde une représentation accessible à tous, raffinée dans ses formes, et intelligible dans son discours, terrible et drôle, cruelle et tendre, douloureuse et sereine, sans céder aux complaisances de la dérision.


Pépé Polak n’exerce d’autre pouvoir que celui de renoncer à toute arrogance, à toute certitude préalable. Il suggère plus qu’il n’affirme, il murmure plus qu’il n’apostrophe, il questionne plus qu’il ne répond.

La voix de la marionnette n’impose pas de sens, elle le déplie et le multiplie. Et pour se faire, la pièce met en scène des acteurs qui ne sont au service ni de leur égo, ni de leur image, ni de leur virtuosité, mais des acteurs en permanent devenir, voix autant que solistes, compagnons de jeux, artisans autant qu’artistes.